La lutte contre les rats
Comment lutter contre les rats dans les Alpes Maritimes, Antibes, Cannes, Grasse, Mandelieu.
LES RONGEURS DOMESTIQUES
Parmi les mammifères, les rongeurs constituent l'ordre le plus abondant en espèces et le plus largement répandu à la surface du globe. Les rats et les souris sont des rongeurs appartenant à la famille des muridés, sous famille des murinés.
Les termes "rats et souris" sont quelquefois utilisés improprement pour désigner: des espèces voisines muriniformes (c'est-à-dire ayant l'aspect des rats et des souris)
Exemple : rat musqué.
Certaines espèces de muridés se sont parfaitement adaptées aux conditions créées par l'homme dans ses habitations et dans les constructions rurales ou urbaines. Elles sont qualifiées de commensales ou désignées plus simplement par le terme "rats des habitations".
Nous allons nous occuper exclusivement de ces derniers en laissant de côté les espèces de rongeurs sauvages et péridomestiques vivant près du milieu naturel, loin des habitations humaines .

Se débarrasser des rats.
Position du problème sur le plan de l'hygiène
La lutte contre les rats et les souris est une règle de base en matière d'hygiène et de prophylaxie des maladies.Les principes de cette lutte sont contenus dans les règlements sanitaires départementaux ainsi que dans le règlement sanitaire international. Les rongeurs domestiques sont à la fois des réservoirs de virus et des transmetteurs de maladies pour l'homme et certains animaux. La transmission s'effectue par l'intermédiaire de leurs déjections, de leurs morsures et des parasites qu'ils hébergent.
La lutte contre les rats et les souris revient à faire baisser la densité de la population murine en agissant artificiellement sur plusieurs facteurs de développement: augmentation de la mortalité par l'utilisation de moyens de destruction (c'est la lutte offensive). L'emploi de chimio-stérilisants a également été essayé pour faire baisser la fécondité. Contrôle des conditions extérieures (abri, couvert, nourriture), c'est la lutte défensive (rat-proofing).
Raticides à effet rapide
Les raticides à effet rapide sont capables d'intoxiquer mortellement les rats dès la première ingestion. Depuis la découverte des raticides anticoagulants dont nous allons parler plus loin, leur emploi a considérablement diminué. Citons pour mémoire la strychnine, la scille, le phosphure de zinc, les sels de Thallium, l'anhydride arsénieux, l'antu, la crimidine, la chloralose.
Tous ces poisons "aigus" présentent en commun deux inconvénients majeurs
ils sont mal acceptés et les rongeurs ayant ingéré les doses insuffisantes pour les tuer refusent ensuite de consommer les appâts. Ce sont, dans leur quasi totalité, des poisons du système nerveux central, provoquant des convulsions. Ces manifestations nerveuses font que les rongeurs n'ayant pas encore touché aux appâts font la relation entre ces derniers et les convulsions et cris de leurs congénères, et évitent de consommer.
Ainsi, le succès d'une dératisation au moyen de ces produits ne dépasse que rarement 60 à 70 % de mortalité dans la population visée, ce qui est nettement insuffisant.
En outre, il s'agit, pour certains d'entre eux, de produits biologiquement stables (strychnine, phosphure de zinc, crimidine, anhydride arsenieux) pouvant être à l'origine d'empoisonnements secondaires chez des animaux domestiques (chien, chat) ou des prédateurs (mammifères ou oiseaux) consommant des rongeurs intoxiqués.
Raticides pour éliminer les rats
Les raticides à effet différé n'intoxiquent mortellement les rats qu'à la suite d'ingestions répétées. Les raticides à effet différé sont tous des raticides anticoagulants, ainsi appelés parce que leur action toxicologique principale (mais non unique) est d'inhiber le mécanisme complexe de la coagulation du sang. On peut les qualifier d'antivitamine K car ils empêchent la vitamine K de jouer son rôle dans ce mécanisme.
Ces raticides appartiennent à deux groupes :
les dérivés de la 4-Hydroxycoumarine Exemple : coumafène, coumachlore, difénacoum bromadiolone.
les dérivés de la 1-3-IndanedioneExemple : diphacicone, chlorophacinone
A partir de 1950, où a été mis sur le marché le coumafène, les raticides classiques ont été progressivement remplacés, puis totalement supplantés par les anticoagulants. A ceci plusieurs raisons :
Aux doses d'utilisation préconisées, ces substances ne sont pas détectées par les rats qui, jusqu'à l'apparition des effets de l'intoxication, continuent à consommer les appâts
Aucune manifestation de prévention envers les appâts, probablement en raison de la mort paisible des rongeurs intoxiqués, disparition de la nécessité de l'appâtage préalable, en corollaire des deux raisons précédentes.
Les risques d'accident sur animaux domestiques sont bien moindres qu'avec les raticides classiques. Cependant, des précautions sérieuses doivent être prises vis-à-vis des porcs en premier lieu, des chiens et des chats en second lieu. Les oiseaux sont, dans l'ensemble, relativement résistants aux anticoagulants.
Avec ce type de raticides, on ne cherche plus à intoxiquer mortellement les rats dès la première ingestion. C'est leur remarquable propriété d'accumulation qui conduit à une mort retardée.
Pendant plusieurs années, on a pensé qu'il était nécessaire que les rongeurs répètent les ingestions d'appâts jusqu'à leur mort. On s'est aperçu, vers la fin des années 50, que cette nécessité n'était pas aussi absolue qu'on l'avait cru. En raison d'une latence de l'effet toxique, des animaux peuvent très bien continuer à consommer pendant plusieurs jours alors qu'ils ont déjà ingéré une dose mortelle. Par ailleurs, il existe des différences d'activité entre les divers anticoagulants ; certains, plus récents, condamnent une forte proportion des rongeurs dès la première ingestion.
On aboutit alors à des produits proches des raticides à effet rapide, avec l'avantage d'une mort retardée. L'inconvénient majeur des raticides anticoagulants est la durée des dératisations faites par eux : 2 semaines avec le surmulot, 3 semaines avec le rat noir. Ceci peut être une gêne sérieuse lorsqu'il y a menace d'épidémies nécessitant une action rapide.
Comportement des rats
NÉOPHOBIE
Les rats vivent sur un certain territoire en utilisant des pistes marquées.
Comme leur activité est essentiellement nocturne, on pense que c'est l'olfaction et les sensations tactiles, notamment celles perçues par les moustaches qui jouent le rôle principal dans la connaissance des lieux. Aussi, quand un changement intervient, se déclenche alors la néophobie, que l'on peut illustrer par un exemple: supposons une piste longeant un bas de mur; si on y place un obstacle (brique, sac, caisse), le rat, en arrivant là, perçoit une sensation inhabituelle qui interrompt la suite des sensations connues; il rebroussera chemin et empruntera une autre piste. Cependant, il reviendra au même endroit et le jour où la présence de l'obstacle sera devenue coutumière, il contournera ou escaladera celui-ci et réutilisera la piste comme avant.
L'existence de ce phénomène est aisée à montrer avec un appât non empoisonné. On dispose sur une piste bien fréquentée un petit tas de grains de blé, par exemple 100 à 200 g, chaque jour on note la consommation et on renouvelle l'appât. Le plus souvent, on n'observe pas de consommation le 1er et le 2ème jour ; puis on en notera une faible les jours suivants qui ira en augmentant pour atteindre un palier vers les jours 6, 7 et 8.
DÉFIANCE
La défiance a son origine principale dans la sensation gustative. Si à la nourriture habituelle des rats on ajoute une substance toxique ou non, la présence de celle-ci sera détectée quand elle atteindra une certaine concentration, qualifiée de seuil de perception; cela entraîne une baisse de la consommation qui pourra aller jusqu'au refus total quand la concentration aura atteint un niveau plus élevé, dit seuil de refus. C'est ce comportement conduisant à une consommation moindre que normale qu'on dénomme défiance ou aversion. Dans le langage courant il est d'ailleurs plus clair de parler de l'acceptation des appâts qui exprime l'idée inverse et complémentaire.
PRÉVENTION
La prévention est le comportement qui conduit les rats d'une population à ne plus toucher aux appâts empoisonnés à partir du moment où des individus de cette population ont été intoxiqués, mortellement ou non. C'est un fait bien connu. Il s'explique aisément pour les animaux qui ont consommé une quantité d'appâts empoisonnés. Comme ce comportement apparait comme d'autant plus marqué que le poison utilisé provoque une mort violente accompagnée d'agitation et de cris et est absent avec des raticides anticoagulants qui entraînent une mort particulièrement calme, on en arrive à l'hypothèse que les rats sont capables d'associer la mort violente de leurs congénères à la présence de poison.
Une solution contre les rats ?
Deux méthodes sont en opposition:
1Les appâts sont constitués par une des nourritures habituelles des rats de la population en cause.
2 Les appâts sont constitués par une nourriture nouvelle.
En l'état actuel des connaissances la meilleure des solutions consiste à retenir comme appâts des céréales ou des produits dérivés d'elles car ils constituent une vraie nourriture et de vérifier par un essai préalable limité que les appâts offerts sont convenables.
Il faut également avoir présent à l'esprit deux comportements secondaires des rats à l'égard des appâts : le transport et l'écorçage.
Le surmulot et le rat noir ont une tendance marquée à transporter les appâts dans le nid. Si ceux-ci sont gros, pesant 200 g ou plus par exemple, ils seront tirés peu à peu jusqu'à proximité de l'abri; s'il s'agit de grains ou de granulés, une partie sera mangée sur place mais la plus grosse part sera emportée dans le nid (ce qui est un inconvénient sérieux avec les raticides aigus à cause de la défiance); si enfin, l'appât est farineux, il est mangé sur place parce qu'intransportable, mais il est rapidement délaissé, ce qui condamne l'emploi pour des raticides chroniques. Une forme passe-partout est constituée par du blé ou de l'orge aplati ou légèrement concassé.
Ecorçage
Quant à l'écorçage, il est pratiqué par les souris avec les céréales ou autres graines; elles enlèvent les téguments extérieurs pour manger la seule amande. Aussi quand un appât pour souris est constitué par des grains ou des graines, il est indispensable que le toxique imprègne l'amande.
Toute dératisation doit commencer par un examen soigneux des lieux
La mise en place des appâts est régie par une règle simple : les appâts doivent être placés sur les pistes, entre les sources habituelles de nourriture et l'abri (nid ou terrier) le plus près possible de celui-ci pour que l'appât puisse rapidement concurrencer la nourriture coutumière. Toute dératisation doit commencer par un examen soigneux des lieux qui permettra de localiser les abris, les sources de nourriture, les pistes les plus fréquentes; on pourra ensuite placer les appâts dans les meilleures conditions. Le taux d'erreur ne doit guère dépasser 5 % c'est-à-dire que 5 % des points d'appâtage auront une consommation supérieure ou inférieure à celle escomptée initialement.
L'observation d'un temps d'appâtage préalable n'est pas nécessaire avec les anticoagulants.
Les appâts seront placés dans des réceptacles divers : boîtes, caisses, que l'on protègera contre les animaux domestiques et les intempéries par des moyens divers : tuiles romaines, poterie, segment de tuyauterie, planchette formant un couloir. On a intérêt dans l'installation de postes pour appâtage permanent ou semi-permanent avec les anticoagulants de recourir en certains endroits à des modèles préfabriqués dont les ouvertures sont uniquement accessibles aux rongeurs.
Conclusion
La lutte défensive est la méthode à adopter en premier. Elle consiste à empêcher les rats de sortir des réseaux des égouts où ils sont présents de manière endémique.
La lutte offensive, c'est-à-dire la pose de produits raticides et de pièges, n’est qu’un palliatif. Elle n’est vraiment utile que dans les réseaux d’assainissement car elle permet de maintenir une population murine constante.
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